Le semis direct

Le semis direct 

Parmi les nombreuses techniques de culture, le semis direct reste l’une des meilleurs en matière d’agriculture écologique intensive. En effet, cette dernière permet de semer des céréales ou des oléagineux, sans aucun travail du sol. Oubliez le labour, décompactage et autres préparations de lit de semence.

Cette technique pour le moins singulière ne requiert pas de pépinière non plus. Un simple passage du semoir pour semis direct suffit à ouvrir le sol, y déposer la graine ainsi que l’engrais, puis refermer le tout. En limitant ainsi les passages et le travail du sol, vous limiterez les problèmes d’érosion de vos terres.

Outre la préservation des sols et de l’écosystème, un réel gain de temps est enregistrable grâce à cette technique. En effet, limiter les passages de machines n’est pas seulement favorable pour les terres, mais également pour votre portefeuille. En limitant les allers/retours dans les champs, vous consommez logiquement moins de carburant. De plus, un gain de temps non négligeable en découle pour vous occuper d’autres taches.

Qu’est-ce que le semis direct ?

Vous l’aurez compris, le semis direct est un système de culture dans lequel le labour du sol n’est pas requis. Grâce aux semoirs de semis direct, une ouverture superficielle permet de déposer des semences, de l’engrais et de recouvrir le tout.

De ce fait, la structure du sol ainsi que sa biodiversité sont préservées. Une véritable aubaine pour les vers de terre et les microorganismes, indispensables aux cultures. Mais, qui dit sol non travaillé, dit aussi développement d’adventices et de faunes indésirables (mulots, limaces, etc.).

Afin de préserver vos cultures des mauvaises herbes, l’utilisation d’herbicides est conseillée. Pour la gestion des indésirables comme les mulots, des pièges peuvent être installés en attendant un retour naturel des prédateurs comme les buses et les renards.

La technique du semis direct s’accompagne également d’un couvert réalisé avec les restes des anciennes cultures ou de la paille. Ce dernier permet non seulement de limiter l’érosion et l’évaporation de l’eau du sol, mais aussi, de créer un biotope propice aux vers de terre. De plus, une rotation des cultures est à prévoir pour ne pas épuiser les sols de la même manière (minéraux et action des plans sur le sol).

Adopter le semis direct n’est pas une tâche facile, tant dans les habitudes de travail (utilisation du matériel agricole et des produits) que dans votre relation avec votre environnement. Il s’agit en effet de restructurer complètement votre conception du métier d’agriculteur pour vous rapprocher de la nature. En moyenne, ce système requiert 6 ans de pratique avant de retrouver un équilibre pour vos sols.

Le semis direct offre une nouvelle perspective pour l’agriculture intensive, le respect des sols et de l’écosystème. Bien que l’utilisation des herbicides comme le glyphosate soit indispensable dans certains cas, de nouvelles techniques permettent désormais d’intégrer le semis direct à une culture biologique.

Le semis direct et l’agriculture biologique

Des agriculteurs ont mis en application la technique du semis direct dans leurs cultures biologiques. De ce fait, il n’est plus question d’utiliser des engrais chimiques et/ou des herbicides. Se pose alors le problème des adventices nuisibles aux développements des cultures ainsi que l’apport suffisant d’azote.

À ces problèmes, la solution trouvée reste le couvert végétal. On parle alors de semis direct sous couvert végétal (SDSC). Cette technique en provenance d’Amérique du Nord constitue une excellente alternative à l’utilisation d’herbicides en cette période de « crise du glyphosate ».

Le SDSC se déroule de la manière suivante :

  • En fin d’été ou début d’automne : En utilisant un semoir pour semis direct, vous devrez réaliser un semis d’une couverture végétale propice à la saison et à votre type de sol. Le but étant d’obtenir un couvert suffisamment important pour protéger vos sols.
  • Hiver : cette période est le moment idéal de réaliser l’opération de roulage mécanique ou naturelle de votre couvert végétal.
  • Printemps : après avoir laissé votre couvert végétal durant toute la période hivernale protéger vos sols, il est temps de semer votre culture. Là encore, un semoir pour semis direct sera suffisant afin de semer vos graines, au travers du couvert végétal.
  • Automne : il ne vous reste plus qu’à récolter vos cultures et renouveler l’opération.

Grâce au système de culture SDSC, l’utilisation d’herbicides et d’engrais chimiques n’est plus une obligation. Le couvert végétal apporte l’azote et le biotope nécessaire aux développements des microorganismes et vers de terre, tout en limitant la prolifération des mauvaises herbes.

Quels sont les avantages du semis direct ?

Pour vous résumer l’enjeu économique, mais également environnemental du semis direct, nous allons voir les avantages de ce système :

  • Limite l’érosion du sol : l’avantage premier du semis direct est en effet son impact sur la structure et la richesse du sol. L’absence de labour limite l’assèchement du sol, la perte de biomasses et l’érosion éolienne et hydrique.
  • Augmente la quantité de vers de terre : les vers de terre sont les tracteurs naturels des sols. Grâce à l’action de ces derniers, le sol est aéré et fertilisé.
  • Limite l’utilisation de machines agricoles : Le semis direct requiert beaucoup de passage sur les sols, ce qui entraîne une baisse de l’utilisation des machines et de la consommation de carburant.
  • Favorise le retour de la biodiversité initiale : en limitant l’impact du travail agricole sur l’environnement sans pour autant limiter la production, il est possible de recréer un écosystème. En effet, le retour de vers de terres et de mulots entraîne l’apparition de prédateurs, parfois évincés par l’Homme.
  • Un sol plus riche en azote et en minéraux : le couvert végétal permet de limiter l’utilisation d’engrais et d’herbicides. Limitant ainsi leurs impacts sur notre environnement et notre santé.
  • Plus de temps libre : en tant qu’agriculteur, le temps économisé à travailler le sol et du temps en plus pour s’occuper d’autres tâches et/ou d’une vie de famille.

Le semis direct n’est pas encore implanté dans les esprits de tous. Qu’il s’agisse de méconnaissance ou simplement de refus de l’utiliser, tout le monde n’est pas prêt à sauter le pas. Il est vrai que le fait de revoir totalement sa manière de travailler n’est pas facile et demande des efforts aux débuts.

Cependant, il est clair que l’agriculture de demain devra compter sur des techniques similaires afin de préserver la santé et l’avenir des agriculteurs et des consommateurs.